Après une visite de la DPJ, le camp Hiboux des jeunes Réouvre
Par Luc Robert
Le camp Hiboux des jeunes de Saint-Hippolyte a repris graduellement ses activités normales, dimanche et lundi derniers, aux installations du lac Bleu. Seule une dizaine des quelque 150 enfants ont été retirés des lieux par leurs parents.
Le directeur général, Dave Allaire, ne connaît toujours pas les raisons d’une intervention de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et de la Sûreté du Québec, le mercredi 13 juillet. M. Allaire se trouvait à La Ronde avec une trentaine de jeunes, lorsque des représentants gouvernementaux se sont présentés au camp hippolytois.
« Le camp de vacances a repris dimanche dernier, avec la soixantaine d’enfants prévus. Et pour la rentrée de lundi (camp de jour), à peine une dizaine de jeunes ont été retirés au total par les parents. Voilà six jours que l’intervention a eu lieu sur place et ils ne nous ont toujours pas informé des motifs. Ça ressemble à une partie de pêche, leur affaire. La DPJ est dans l’eau chaude. Ils n’obtiennent pas les témoignages accablants qu’ils souhaitent trouver : il n’y a pas d’histoire ici. Qu’ils abandonnent leur campagne de salissage immédiatement. Sinon, qu’ils nous disent les points à améliorer et on s’ajustera », a plaidé M. Allaire lundi.
Ce dernier souligne « ne toujours pas en revenir de la façon de procéder de la DPJ ».
« Ils ont demandé aux parents de venir chercher leurs enfants, disant qu’ils ne pouvaient plus être sur place. J’ai reçu des témoignages de parents à l’effet qu’ils se sont fait dire qu’ils envoyaient leurs enfants à l’abattoir, qu’ils seront abusés. Voyons donc ! Lorsque nous avons invité la DPJ à spécifier les motifs, ç’a été un silence radio complet jusqu’au vendredi matin. Et là encore, leur représentante a dit qu’ils ont recommandé aux parents de retirer leurs enfants d’ici. Mais dans les faits, ils ont fermé la place. Tous les enfants étaient en attente. Vu que la DPJ ne peut pas nous fermer, on a décidé de reprendre le collier. La DPJ a ajouté qu’elle demanderait à l’Association des camps de jour si je pouvais continuer à coordonner les opérations. Ce regroupement me dicte de ne pas répondre aux médias. Au contraire, on ternit notre réputation et je vais continuer à m’exprimer. On n’a rien fait de mal ici », a vilipendé M. Allaire.
« La DPJ est dans l’eau chaude. Ils n’obtiennent pas les témoignages accablants qu’ils souhaitent trouver : il n’y a pas d’histoire ici. » – Dave Allaire, directeur général
Le directeur général a ajouté que toutes les activités extérieures n’auront pas lieu avant plusieurs semaines.
« On n’a aucune sortie du camp de prévue pour les trois prochaines semaines. Je veux être là si une autre intervention inopinée survient. On a des cas de gestion de crises ici. Quand un médecin dit qu’il n’y a rien de fondé, jusqu’à preuve du contraire, et que les thérapies doivent se poursuivre pour les jeunes, c’est qu’on est sérieux. L’intervention musclée en a troublé plusieurs. Mes contacts au CISSS ne sont pas impressionnés de la manière dont la DPJ a procédé mercredi passé. »
Mère satisfaite
Le camp Hiboux des jeunes accueille à ses installations récréatives des enfants et leur famille pour des camps de vacances, de jour, en semaine de relâche ou encore pour des séjours de répit. Ils sont en opérations pour une deuxième année.
« Dave (Allaire) prend très bien les cas en charge, lourds ou légers. Les enfants adorent le camp et tout se fait dans les règles de l’art. Pour avoir envoyé ma fille à plusieurs endroits, je peux vous assurer que les Hiboux des jeunes sont attentionnés et efficaces. La façon de procéder de la DPJ semble manquer de structure. Quand quatre agents débarquent et les questionnent, ils stressent et ne savent pas comment réagir. C’est traumatisant à assimiler pour les petits et les petites », a souligné Mme Nadeige McCallum, une mère de Sainte-Agathe.
Assurer la protection des enfants
Pour sa part, le CISSS des Laurentides a avisé que la sécurité des enfants représente la priorité absolue.
« La Direction de la protection de la jeunesse précise qu’elle n’a pas le pouvoir de fermer un camp de jour. Cependant, lorsqu’elle a des raisons de croire que la sécurité ou le développement d’un ou de plusieurs enfants sont compromis,la DPJ a le devoir de prendre les mesures nécessaires pour assurer la protection des enfants, et ce, pendant tout le processus d’enquête. Par souci de confidentialité, les motifs de l’enquête ne peuvent pas être dévoilés », a laissé savoir Mme Valérie Maynard, de l’équipe du Service des relations médias, relations publiques et à la communauté, au CISSS des Laurentides.