Aide médicale à mourir : Sonia Bélanger veut élargir l’admissibilité
Par France Poirier
La ministre déléguée à la Santé et aux Aînés et députée de Prévost, Sonia Bélanger, a déposé jeudi dernier, le projet de loi 11 modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie (LCSFV). Celui-ci vise à élargir l’admissibilité de l’aide médicale à mourir.
Elle était accompagnée de la députée de Roberval, Nancy Guillemette. Cette dernière a présidé les travaux de la Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie. Il s’agit d’un projet de loi qui permettra d’élargir l’admissibilité à l’aide médicale à mourir (AMM). Il permettra aussi d’améliorer l’accessibilité aux soins de fin de vie.
Les ajouts par rapport à la loi actuelle
Avec l’adoption de cette loi, il deviendrait possible de faire une demande anticipée d’aide médicale à mourir. Ainsi, une personne qui a un diagnostic de maladie grave et incurable et qui le mènera à l’inaptitude pourra consentir aux soins avant d’être inapte à le faire.
Autrement dit, le handicap neuromoteur grave et incurable deviendrait un cas d’admissibilité. Il faudra, par ailleurs que toutes les autres conditions prévues dans la LCSFV sont satisfaites.
Les maisons de soins palliatifs et les hôpitaux privés ne pourraient plus exclure l’aide médicale à mourir de leur offre de soins. Selon les données du ministère, actuellement, 10 des 37 maisons au Québec n’offrent pas l’AMM.
Les infirmières praticiennes spécialisées et les infirmiers praticiens spécialisés pourraient offrir tous les soins de fin de vie au même titre que les médecins.
Il serait dorénavant permis aux infirmières de constater les décès, ce qui donne suite aux pouvoirs spéciaux octroyés en pandémie, et ce, tant pour l’aide médicale à mourir que dans toutes les autres circonstances de décès.
« C’est un soin de fin de vie »
« L’aide médicale à mourir a toujours été un sujet que j’ai suivi, dès les premières discussions au Québec. Comme infirmière de profession, les valeurs d’empathie, de bienveillance et de rigueur ont toujours guidé mes actions. Au Québec, collectivement, nous avons pris la décision d’offrir des soins de fin de vie humains et empreints de respect », a souligné la ministre Bélanger.
Elle ajoute que l’aide médicale à mourir, c’est un soin de fin de vie. Elle insiste sur le mot soin. « C’est un soin qui permet de vivre ses derniers moments comme on le souhaite, entouré de ses proches et dans la plus grande sérénité et dignité. Je suis fière de présenter aujourd’hui un projet de loi qui permettra d’élargir l’admissibilité », a indiqué la ministre Bélanger.
Depuis le début du processus, elle dit souhaiter que cette démarche se fasse dans un esprit transpartisan et dans l’ouverture. « Nous aurons l’occasion de discuter des changements proposés lors de la commission parlementaire », a-t-elle conclu.