Agression d’un étudiant : La victime hésite à utiliser les ressources en place
Par Luc Robert
Par craintes de représailles, les familles d’étudiants victimes d’intimidation à l’école ne déposent pas toujours de plainte à la police. Cela a été le cas lors d’une agression physique d’un étudiant survenue dernièrement à l’école secondaire Cap-Jeunesse.
Dans un message publié sur la page Facebook Spotted Saint-Jérôme, une mère a déploré un incident au cours duquel son garçon a eu maille à partir avec un autre étudiant.
« Mon fils est revenu à la maison avec le visage complètement enflé et mauve. […] Un élève de 3e secondaire l’a frappé à plusieurs reprises aux casiers, en fin de journée. […] Mon fils s’est laissé frapper sans rien faire, (car) il est zéro agressif et qu’il faisait face à ce genre de comportement pour une première fois. Des jeunes riaient autour de la scène et ont empêché mon fils de se faire aider par d’autres. […] Je ne peux pas croire que des jeunes encouragent encore ce genre de comportement carrément gratuit », a-t-elle témoigné anonymement.
Au Service de police de la Ville de Saint-Jérôme, les limiers ont avoué ne pas pouvoir faire grand-chose.
« Après vérification, nous avons eu un appel à cet effet. Mais quand le policier a essayé de contacter le demandeur, il n’y a pas eu de réponse. Il n’existe donc pas de dossier. Un message a été laissé, mais pour le moment, nous n’avons pas eu de plainte (en date du 3 novembre) en lien avec cet événement. Le dossier doit être traité à l’interne par l’école », a commenté M. Robin Pouliot, agent aux relations communautaires et médiatiques au SPVSJ.
Plan de lutte contre l’intimidation
Ironie du sort, en conformité avec la loi sur l’instruction publique, l’école secondaire Cap-Jeunesse s’est dotée d’un plan de lutte pour contrer la violence et l’intimidation. Celui-ci est révisé annuellement et présenté au conseil d’établissement pour approbation. Il a été approuvé par le Conseil d’établissement le 24 octobre dernier.
« Dans toute situation d’intimidation, celle-ci comprise, les mesures prévues au code de vie et au plan de lutte contre l’intimidation et la violence de l’école sont déployées. La direction de l’école veille à rencontrer les élèves concernés et sollicite la collaboration des parents, pour appliquer des mesures correctives et disciplinaires. Même chose du côté des victimes. Celles-ci et leurs parents sont rencontrés pour discuter des actions de prévention mises en place par l’équipe-école. C’est pour éviter que la situation se reproduise et pour favoriser le retour à un climat sain et sécuritaire, favorable aux apprentissages et à l’épanouissement des élèves », a expliqué Mme Nadyne Brochu, conseillère en communication au Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord (CSSRDN).
Diffusion sur le web
La mère éplorée a poursuivi son message écrit en soulignant que l’événement a été filmé et ensuite diffusé ensuite sur des médias sociaux.
« Lorsqu’une vidéo d’actes d’intimidation et de violence survenus dans une école circule sur Internet, la direction d’école a le pouvoir de demander aux élèves qui l’ont diffusée ou partagée de retirer la publication présente sur leurs différents comptes. Il peut toutefois arriver des situations où la vidéo continue de se « propager », sans que nous puissions intervenir directement. Les parents des élèves concernés peuvent alors faire une plainte à la police, qui pourrait communiquer directement avec les gestionnaires de plateformes pour demander le retrait de la vidéo », a précisé Mme Brochu.