À 73 ans, elle doit quitter la maison où elle est née
Par France Poirier
La semaine dernière, dans un reportage de Radio-Canada, on faisait état de la situation d’un couple de personnes âgées de Mirabel qui doit quitter sa maison, dans laquelle la dame est née il y a 73 ans.
Marie Brière et Jean-Paul Deslauriers contestent le montant octroyé par la Ville pour leur maison. Me Sylvain Bélair, avocat du couple, nous explique qu’une rencontre entre les deux parties était prévue mardi, 29 mars. Au moment d’aller sous presse lundi soir, on ne connaissait pas la conclusion de cette rencontre.
« On donne une chance à la conciliation, mais l’offre initiale de la Ville n’est pas raisonnable », soulignait Me Bélair.
Avis d’expropriation
Le 7 juillet 2021, le couple a reçu un avis d’expropriation pour leur duplex situé au coin de la rue Charles et du boulevard du Curé-Labelle dans le secteur Saint-Janvier. Deux autres bâtiments et deux parcelles de terrain sont touchés par cet avis. La Ville de Mirabel souhaite réaménager cette intersection. « On doit aligner la rue Charles pour la rendre plus sécuritaire et améliorer la fluidité de la circulation », souligne Caroline Thibault, directrice du Service des communications de la Ville de Mirabel.
La propriété évaluée à 269 000 $
Au moment de l’avis d’expropriation en 2021, l’estimation de la valeur du duplex était de 269 000 $. En février 2022, le couple a reçu 70 % du montant. Par ailleurs, Me Brière soutient que l’évaluation actuelle serait beaucoup plus élevée avec la surchauffe immobilière.
« Ces gens ont droit de s’acheter une maison. On ne peut pas les forcer à aller en appartement ou en résidence pour aînés. Ils doivent pouvoir se trouver idéalement un duplex, comme ils avaient. » -Me Sylvain Bélair
« Actuellement, le marché immobilier les empêche de trouver une maison au prix offert par la Ville. Ils doivent obtenir une indemnité d’expro-priation qui comprend la valeur de l’im-meuble ainsi que des dommages qui en résultent pour eux, tels que les frais pour se relocaliser, les troubles et les ennuis causés par ce changement. »
Au départ, la Ville voulait que ceux-ci quittent le 15 avril 2022. L’avocat du couple a obtenu une ordonnance de la Cour pour repousser la date au 30 juin 2022.
« On ne peut pas fixer l’urgence et fixer le prix. On doit trouver un terrain d’entente, sinon les travaux peuvent attendre. La rue est comme ça depuis des années », ajoute Me Sylvain Bélair.
Mme Thibault soutient qu’il est important pour la Ville de Mirabel d’aider ces deux citoyens à se relocaliser. « Nous sommes confiants qu’une entente soit conclue prochainement. La Ville de Mirabel est à l’écoute de leurs besoins et de leurs demandes », a ajouté Mme Thibault.
« Bien qu’une séance de conciliation [devait] avoir lieu mardi, une audition devant un juge du Tribunal administratif du Québec, affaires immobilières, est déjà prévue du 13 au 17 juin 2022 dans le cas où une entente ne serait pas faite d’ici cette date », nous a fait savoir Caroline Thibault.