10 M$ pour une usine automatisée de poutrelles
Par Luc Robert
Matério Laurentiens a décidé d’innover dans la région, en établissant à Prévost une usine de fermes de toit automatisée de 10 M$.
Le futur établissement, qui aura pignon sur rue sur le chemin du Lac Écho, va aussi créer des emplois. « Nous avons des terrains et des entrepôts, sur le chemin du Lac Écho. Ce qui s’y trouve sera rasé et rebâtit. On va y édifier une usine, notre cinquième, qui sera complètement robotisée, pour fabriquer des fermes de toit. Cela représente un investissement de plus de 10 M$. On aura près d’une quarantaine d’emplois créés, même si ce sera automatisé », a dévoilé Stéphane Maher, directeur du développement des affaires de Matério Laurentiens.
Haute technologie
Selon l’ancien maire de Saint-Jérôme, la tendance actuelle du marché de la construction dicte ce tournant. « Denis (Warnett) a 72 ans et il n’est pas obligé de s’embarquer dans une telle aventure. Avec l’enjeu de rareté de la main-d’œuvre, il a décidé d’innover. On n’a pas le choix de se diriger vers ça. On est spécialisé en murs préfabriqués. Là, nous allons devenir la seule entreprise au Québec à produire des fermes de toit entièrement de manière robotisée. On parle d’équipement de haute technologie et de précision. Tout doit être cloué au millimètre près. »
Matério fera appel à une entreprise américaine pour parvenir à ses fins. « Randek, une compagnie américaine (maison mère en Suède) qui se spécialise dans ces équipements nous fournira la technologie. Ça prendra environ 18 mois pour faire venir ça et tout installer. C’est très impressionnant de voir leurs machines fonctionner. Ça pourra fonctionner 24 heures sur 24 », a-t-il poursuivi.
La firme du secteur Lafontaine a aussi pensé à cette réorientation en raison des changements du marché. « Les constructions de maisons unifamiliales sont en baisse. Notre production s’orientera plutôt vers les plex de 18 et de 32 unités. Les gens se dirigent plus vers le marché locatif, de nos jours. Avec cette technologie, on sera bien positionné pour produire un étage par semaine et répondre à la demande. Des bonnes équipes parviennent même à faire un étage en trois jours. À l’automne, ils ferment ça et peuvent ensuite travailler à l’intérieur l’hiver », a-t-il décrit.
Virage
« Chez Matério, nous sommes rendus à l’étape de procéder à ce virage complet. Il s’agissait de faire le saut et nous fonçons. Je ne peux mentionner dans quels secteurs nous avons des visées, mais disons qu’avec des plex à coup de 300 portes, ça demande des ressources et de l’énergie. C’est plaisant d’être au cœur d’un changement technologique. On n’a pas de marge d’erreur, mais c’est le fun de développer cette business. »
Le groupe Warnet aurait aussi aimé s’installer à Saint-Jérôme. « Nous avons contacté (la Ville) de Saint-Jérôme, pour acheter un terrain dans le parc industriel. Mais ils ne semblaient pas très intéressés à nous recevoir. J’ai parlé directement à la nouvelle commissaire industrielle de la Ville, celle qui vient de Saint-Eustache. Ça n’a pas fonctionné, mais ce n’est pas grave. On s’installe à proximité. »