Quoi faire ce week-end ? Le film Ru dans les cinémas des Laurentides
Par France Poirier
Avec Marie-Catherine Goudreau
Les cinéphiles étaient nombreux à s’être déplacés pour venir rencontrer Kim Thúy et le réalisateur Charles-Olivier Michaud, le 5 décembre dernier au Cinéma Carrefour du Nord, dans le cadre d’un visionnement spécial du film Ru. Nous sommes allées les rencontrer pour l’occasion !
À la fin du film, les spectateurs ont pu poser leurs questions aux deux artisans. Ils étaient aussi de passage au cinéma Pine de Sainte-Adèle durant la même soirée.
Le film Ru est une adaptation du roman d’inspiration autobiographique de Kim Thúy. Il raconte la fuite de sa famille du Vietnam avec les « boat people ». On assiste à leur arrivée et leur accueil au Québec, dans la ville de Granby. Dans une perspective de réfugiés, on voit leur famille découvrir le Québec, son hiver et ses gens, à travers les yeux de Kim, enfant.
Cliquez ici pour visionner notre rencontre avec Kim Thúy et le réalisateur Charles-Olivier Michaud !
Ru : un projet de longue haleine
En 2004, le producteur André Dupuy a rencontré Kim Thúy. Elle était alors restauratrice. Elle croyait qu’il était bibliothécaire et il ne savait pas qu’elle écrivait. Un jour, elle lui a montré ses notes et il les a apportées chez Libre Expression. C’était en 2007. Puis, éventuellement, il a acheté les droits pour en faire un film, raconte Kim Thúy.
Charles-Olivier nous raconte comment il a connu l’autrice. « Quant à moi, j’ai découvert le livre lorsqu’il est sorti en 2009 au Salon du livre de Montréal. Quand je l’ai lu, je savais que ça deviendrait un film, mais je ne savais pas que j’allais le réaliser. Ensuite, en 2015, j’ai rencontré André. On a parlé de plein de choses et un peu de Ru », se souvient le réalisateur.
Kim et Charles-Olivier Michaud se sont par la suite rencontrés à la demande du producteur. « Notre rencontre a eu lieu le 22 décembre 2017. On a jasé de longues heures. On a discuté de la vie, de ce qu’on aimait, de ce qui nous inspirait », se rappelle Charles-Olivier Michaud. « Ça été une belle journée de discussions, une bulle à travers le temps », raconte Kim. Puis, il a suivi Kim dans des conférences. Il est aussi allé au Vietnam. « Je voulais m’imprégner des lieux », raconte le réalisateur.
L’amour du Québec
Assez tôt dans le processus, le réalisateur voulait rendre le Québec exotique plutôt que le Vietnam. « Je ne voulais pas qu’on s’appuie sur la beauté du Vietnam. Je voulais qu’on voit le Québec comme Kim l’avait vu quand elle avait 11 ans avec sa famille. Ils ont marché le Québec dans la neige », ajoute-t-il.
« Ça été facile parce que j’ai un amour naturel pour le Québec. Tout ce dont on a parlé c’était avec fascination. J’aime encore mangé mon pain étagé à sandwich avec un glaçage de fromage blanc », raconte Kim en riant. « Un pain sandwich ! C’est le plus beau cadeau qu’on puisse me faire. Lorsque j’ai écrit mon dernier livre Em, je me suis fait une boîte à lunch. Je m’étais fait un pain comme ça et je me suis enfermée plusieurs jours à l’hôtel pour écrire. Je ne mangeais que ça ! », souligne-t-elle.
« Quand on parle de la beauté du Québec, c’est la chaleur humaine, la façon de recevoir. Ici, nous avons une candeur qu’il n’y a pas en Europe, à cause de sa vieille histoire. Il fallait rendre hommage à ça », ajoute l’autrice.
« Quand on arrive dans un nouvel environnement, on a tout à apprendre. Malgré l’histoire qui pourrait être dramatique, on y a mis beaucoup d’humour avec les différences culturelles. L’oeuvre de Kim Thúy est empreinte d’humour. Avec Kim. Il y a toujours la beauté et l’horreur ensemble. Ru est un livre d’observation. Kim est anthropologue et elle observe et nous vulgarise par la suite.
Le film Ru est à l’affiche au cinéma Pine et au Cinéma Carrefour du Nord depuis le 24 novembre.
Ru en chiffres
- 540 000 copies
- Traduit en 27 langues
- 45 pays