Hockey des aînés : Aucune limite d’âge pour vivre sa passion
Par Luc Robert
Parmi les patineurs aux âges vénérables qui évoluent dans la ligue des 70 ans et plus au Centre sportif des Pays-d’en-Haut de Sainte-Adèle, Raymond Langlois et Raymonde Millette sortent des sentiers battus. Le premier, âgé de 83 ans et qui s’adonne au hockey est même membre du Temple de la renommée à Ottawa.
« Je savais patiner dès l’âge de huit ans et je jouais au hockey pour le plaisir dans ma jeunesse, à l’école. Je patinais assez bien dès mes premiers élans. Ce sport a exercé mes facultés, ma mobilité et mon équilibre. Mais j’ai seulement commencé à joindre des circuits de hockey organisés à 47 ans », s’est souvenu le Mauricien d’origines, qui a toutefois grandi sur la Rive-Sud de Montréal.
M. Langlois se plaît parmi ses nouveaux coéquipiers, lui qui évoluait auparavant ailleurs.« J’ai joué dans la Ligue JAL, à Sainte-Agathe. En théorie, je suis un ailier droit qui lance de la gauche. Je n’ai rien du Rocket (Maurice Richard) ou d’un (Alexei) Kovalev, mais mon idole depuis les années soixante est le Roadrunner, Yvan Cournoyer. Sa stature me ressemble. Ma rapidité m’a aussi permis de jouer longtemps. Mais après 70 ans, disons que les accélérations sont plus limitées en termes de vitesse », a-t-il souligné avec une pointe d’humour.
Celui qui peut aussi évoluer à la ligne bleue apprécie que les équipes soient reformées chaque semaine, sur des listes confectionnées à même le vestiaire des joueurs.
« On a déjà quelques parties derrière la cravate. Et c’est très bien d’avoir du jeu participatif. On s’amuse ferme sur la patinoire, mais je ne suis pas un fervent de la bière après les parties », a-t-il encore rigolé tout haut.
L’ancien enseignant des mathématiques fait le trajet Tremblant/Sainte-Adèle deux fois par semaine pour venir joindre ses coéquipiers.
« Le nouvel aréna est impressionnant et très clair avec les fenêtres géantes. Je prends ce qui passe, à mon âge, et je trouve que nous sommes choyés. J’allais quelques fois au vieux Forum, plus jeune. Nous avons maintenant des installations de première classe dans les Pays-d’en-Haut. »
Se rapprocher
Pour sa part, Mme Raymonde Millette évolue dans la Ligue des 70 ans et plus avec entrain.
« J’ai lu dans Accès que les organisateurs cherchaient des effectifs. Je me suis inscrite pour les joutes du vendredi, mais je me garde les lundis pour aller skier », relate la sportive de 78 ans.
La résidente de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson s’est rapprochée en évoluant à Sainte-Adèle.
« Je jouais au hockey à Saint-Esprit, mais ça commençait à être loin et revenir faire la distance à la noirceur me tentait moins. Ici, on joue les matins et l’horaire est excellent. Nous sommes jusqu’à maintenant deux dames à jouer dans la ligue des 70 ans, dont une gardienne de but. Nous avons notre propre salle d’habillage », décrit celle qui patrouille l’aile gauche et également le flanc gauche comme arrière.
Originaire de Fasset, en Outaouais, Mme Millette a appris les rudiments du « palet » sur les surfaces extérieures.
« Dans ma jeunesse, on apprenait le hockey dehors, à la patinoire du coin. Dans le temps, les dames étaient des spectatrices aux parties, mais actives. De nos jours, ça a changé avec l’organisation de ligues de filles. Dans notre village, on aidait à tout : vider des gouttières de maisons ou ramoner des cheminées, il n’y avait rien à mon épreuve. Alors, jouer avec des gars, ça faisait juste changer le défi de place », se souvient l’ancienne technicienne en laboratoire dans un hôpital.
De nos jours, le hockey sert à garder la forme, mais aussi à socialiser.
« Le groupe m’a invité au resto récemment , mais ça n’adonnait pas dans mon horaire. On va se reprendre, je ne refuserai pas une bière avec eux. Il y a de l’ambiance et on multiplie les rencontres. La ligue tisse des liens », a-t-elle constaté.
Soulignons que l’organisateur du circuit, M. Guy Auger, cherche toujours des remplaçants. Il peut être joint au guyoger@outlook.com.