(Photo : NORDY - Sebastien Fleurant)
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Comment vont nos écoles?

Par Charles Séguin

Dans quel état est l’école de votre enfant ? Plus de la moitié des écoles publiques de la MRC de la Rivière-du-Nord sont encore en « mauvais » ou en « très mauvais » état, selon les plus récentes données obtenues par Le Nord.

Ce bilan est tout de même meilleur que sur le plan provincial, où 63 % des bâtiments sont dans le même état. Ceux-ci ont tous obtenu une cote de D ou E à l’indice d’état gouvernemental (IEG). Celui-ci oscille entre A et E et est attribué à chaque bâtiment sous la responsabilité du ministère de l’Éducation.

Au nord, les résultats sont plus alarmants. Ce sont 82 % des écoles publiques du territoire des Laurentides qui sont en mauvais ou en très mauvais état.

Les écoles publiques primaires, secondaires, de formation professionnelle et des adultes de la région ont en moyenne 41 ans. Un rattrapage minimal de 11,1M$ serait nécessaire pour ramener tout le parc immobilier à un niveau acceptable.

Sur les 47 bâtiments d’enseignement recensés par le Journal, seulement 7 obtiennent la note parfaite. Par contre, l’École polyvalente Saint-Jérôme et les écoles primaires Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus, Saint-Joseph, Saint-Jean-Baptiste et Alternative de la Fourmilière sont celles qui seraient « en très mauvais état ». En 2022, neuf écoles avaient reçu cette cote. La situation semble donc s’améliorer.

Projets

Au Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord (CSSRDN), une soixantaine de projets de maintien d’actifs et d’ajout d’espace sont en cours. « Nous recevons autour de 20M$ annuellement pour le maintien des bâtiments et la résorption du déficit d’entretien », précise la porte-parole. Pour des raisons de pénurie de main-d’œuvre, de manque de temps et de surchauffe du marché, ces sommes ne seraient jamais dépensées au complet.

Le Centre de services scolaire accorde la priorité aux projets d’ajout d’espace « afin de veiller à ce que tous les élèves aient leur place ».

Défectuosité élevée

L’IEG est un outil de classification mis en place par le Conseil du trésor. Un bâtiment peut obtenir la cote « très satisfaisant » (A), « satisfaisant » (B), « acceptable » (C), « en mauvais état » (D) ou « en très mauvais état » (E).

Selon le Plan annuel de gestion des investissements publics en infrastructures, les bâtiments sous le seuil d’acceptabilité ont souvent dépassé leur durée de vie utile et présentent un « niveau élevé [ou très élevé] de dégradation et de défectuosité ». Des travaux de maintien d’actifs parfois ou souvent urgents sont à effectuer et les ralentissements ou les pannes de service sont fréquents. Pour les bâtiments classés E, « un rétablissement dans un état au moins satisfaisant, un remplacement ou une mise hors service de l’infrastructure s’impose ».

Selon le directeur du Centre de services scolaire des Laurentides, Sébastien Tardif, cette cote de vétusté a cependant un angle mort. « Cette cote évalue les travaux qui sont nécessaires pour remettre nos bâtiments dans leur état de base, sans faire d’amélioration », note-t-il. L’ajout de systèmes de climatisation ou de prises électriques murales, par exemple, ne sont pas pris en compte.

Angle mort

Dans les écoles vétustes, l’environnement n’est donc pas optimal pour l’apprentissage, pour l’enseignement et pour le déroulement des activités scolaires et parascolaires. Le secteur public est d’ailleurs aux prises avec une importante pénurie de personnel et ces mauvaises conditions d’éducation sont souvent mises en cause.

« La vétusté physique [des écoles] peut avoir un impact sur le fonctionnement des activités d’un établissement et nous en sommes conscients. Nous mettons toutefois en place des solutions pour les limiter et déployons les efforts nécessaires pour adresser les enjeux de santé-sécurité et d’intégrité du bâtiment afin de maintenir les bâtiments dans un état satisfaisant », répond la porte-parole du Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord.

Pour les écoles, l’IEG est déterminé par les centres de services scolaires (CSS) d’après les constats d’une inspection menée par une firme externe d’ingénierie. Le premier ministre Legault avait émis un doute quant à la fiabilité de cette cote puisque, selon lui, elle pourrait servir aux CSS d’outil pour demander davantage d’argent au gouvernement.

La porte-parole indique que le CSSRDN suit le guide de méthodologie et technique d’inspection des bâtiments du ministère de l’Éducation. Elle précise également que depuis 2017, des efforts importants ont été déployés pour documenter la vétusté du parc immobilier et que des augmentations significatives des sommes octroyées par le Ministère ont été observées.

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