Une activité pour démystifier la maladie mentale
Par Lpbw
SENSIBILISATION. Un psychoéducateur du Cégep de Saint-Jérôme a cherché à démystifier la maladie mentale en organisant dernièrement le Cabaret de la différence.
Pour sensibiliser les étudiants du Cégep à cette cause, Philippe Boucher a invité Vincent Léonard, le Denis Drolet "à palette", dans le cadre de cette 7e édition de l’événement. Dans les années précédentes, l’organisateur avait fait appel, notamment à l’humoriste François Bellefeuille et l’auteure du livre Borderline, Marie-Sissi Labrèche. «J’essaie toujours d’inviter des personnalités hyper explosives pour montrer au monde que la folie fait partie de la vie et que c’est bon de l’exprimer pour être bien avec soi-même», raconte M. Boucher.
Celui qui qualifie le personnage de Vincent Léonard dans les Denis Drolet de "malade mentale" croit que l’humoriste est un excellent porte-parole pour sensibiliser les gens à la maladie mentale et la dédramatiser.
Exprimer sa folie
Le psychoéducateur a mené une entrevue d’une trentaine de minutes avec l’artiste à l’Agora du Cégep, où il a été question de son cheminement professionnel ainsi que de la différence entre son personnage "flyé" versus son rôle de père de famille. L’intervieweur l’a questionné sur la création artistique qui, selon lui, participe à entretenir une bonne santé mentale.
«Ça crée un équilibre, a répondu Denis, un passionné du dessin. Pouvoir me défouler et dessiner ce dont j’ai envie, ça permet à l’esprit de s’aérer un peu. Souvent, les meilleures idées vont venir après une période de dessins». Même s’il est un grand enfant dans l’âme et qu’il joue un personnage disjoncté sur scène, l’humoriste doit redevenir plus sérieux à la maison, sans pour autant perdre sa personnalité.
«Avec mes trois enfants, il y a une logique à suivre. Toutefois, il y a toujours moyen d’être original. Il faut laisser place à ça; le voyage sur terre en est qu’embelli», lance le résident de Prévost, sur un ton comique. Lorsque l’humoriste veut exprimer sa folie à la maison, il va dessiner par exemple «un bonhomme avec une moustache ou une tête croche ou va écrire quelque chose de complètement débile».
L’arbre de la différence
Des organismes de la région ont répondu présents à l’invitation de Philippe Boucher. On note la présence de L’Ami(e) du quartier, le Centre Sida Amitié, la Maison de Sophia, Intégration-travail Laurentides ainsi que Droits et recours Laurentides qui ont pu informer les étudiants sur les services offerts en santé mentale.
De plus, le Département des arts visuel s’est associé cette année à l’événement en proposant la création en direct d’œuvres éphémères. Finalement, les gens ont pu embellir l’arbre de la différence en y inscrivant en quoi leur différence individuelle constitue une force et une caractéristique positive.
Cet arbre s’enracinera ensuite sur le terrain du Collège. Notons que la Fondation du Cégep de Saint-Jérôme a contribué financièrement à cette activité qui devrait être de retour pour une huitième édition l’an prochain.